La cathédrale Notre-Dame de Rouen
La façade
D’une largeur inusitée, la façade de la cathédrale est d’une richesse inouie en comprend des éléments très divers. Elle offre à la lumière des projecteurs, ou à la clarté lunaire, un aspect hoffmannesque saisissant. Elle a retenu l’attention des peintres impressionnistes, particulièrement Claude Monnet.
A gauche de la façade se situe la tour Saint-Romain qui est la plus ancienne, romane dans ses étages inférieurs et couronnée d’un étage gothique au XVe. A droite, se situe la tour de Beurre. Une tradition veut qu’elle ait été construite avec le produit des aumônes versées par les fidèles désireux de « faire gras » pendant le carême. Commencée vers 1487 par Guillaume Pontifs, elle compte quatre étages carrés et un étage octogonal soutenu par des contreforts et des arcs-boutants ajourés. A l’Est, au dessus de la baie d’entrée de la cloche, se situent les statues des rois, des Sybilles, Adma et Eve et la Vierge. La façade se termine par une couronne de pierre découpée à jour, à 77 mètres de hauteur et abrite un carillon de cinquante-six cloches.
Le portail central date du XVIe siècle. Il est encadré de deux robustes contreforts ornés de statues qui, s’ajoutant à celles des ébrasements et des voussures, composent un ensemble unique. Maître d’oeuvre : Rouland Le Roux. Au tympan, l’arbre de Jessé. Le couronnement est des plus réussis avec l’arc brisé qui encade la grande rose, la fine galerie au-dessus et les quatre tourelles carrées à clochetons.
En prenant un peu de recul, on voit comme l’outrage du temps, l’action conjuguée des pluies et des vents d’Ouest ont modelé ce peuple de statues, provoqué ces coulées blanches et conféré à l’ensemble son caractère d’étrangeté. on
Le portail principal est flanqué de deux portails latéraux (dernier quart du XII). A droite se situe le Portail Saint-Etienne.
A gauche se situe le portail Saint-Jean, voisin de la tour Saint-Romain. Certains détails permettent de déceler une influence bizantine. Grande perfection : rinceaux des jambages, des portes, voussures ornées de feuilles d’acanthe, caissons évidés. Hérode la tête de saint Jean.
Le tympan raconte l’histoire de saint Jean Baptiste. En bas, Salomé danse et réclame à de la tête de saint Jean. Flaubert s’en est inspiré dans son conte « Herodias ».
La flèche
Elle s’apperçoit en longeant la partie Nord de la cathédrale. A l’entrée de la rue Saint-Romain, près de la cours d’Albane et de la vieille maison à encorbellements (1466).
La tour grêle, ou tour lanterne, aux trois étages de fines arcatures et de statues inspirées par l’école bourguignonne supporte une flèche en fonte, la plus haute de France : 151 m au-dessus du sol. Elle remplaça la flèche en charpente de bois recouverte de plomb doré, foudroyée en 1822, et motiva les sarcasmes de Flaubert: « Espèce de tuyau tronqué, de cheminée à jour ».
Le portail des libraires
Il permet de rentrer dans la cathédrale. Il est ainsi nommé à cause des boutiques de marchands de livres autrefois installées dans l’avant-cour.
Sur la rue, écran ajouré (1483) oeuvre de Guillaume Pontifs.
Cour. La relative nudité des murs contraste avec la richesse du fond. A gauche statue de sainte Geneviève, un ange sur l’épaule droite, un diablotin sur l’épaule gauche.
Portail (XIII). Statue de saint Romain, patron de Rouen. Tympan inachevé : en bas, la Résurrection, en haut la séparation des justes et des damnés. Gâble ajouré au-dessus du portail. Parmi d’autres scènes, le crucifiement de saint Pierre. Rosace détruite en 1944. Contrefort gauche, non loin du mur de l’ancienne Officialité : jugement de Salomon.
Médaillons, ou quatre-feuilles sculptés sur le trumeau et les montants. Ils représentent les sujets les plus divers et sont le chef d’oeuvre achevé de la décoration gothique à son apogée. Parmi les cent-cinquante-quatre médaillons, remarquer : les sept jours de la Création, le Paradis terrestre, Adam et Eve au travail, ou chassés du Paradis terrestre, Caïn au travail, le sacrifice d’Abel. Tout un bestiaire s’ébat dans la fantaisie du Moyen Age. Centaures, monstres, sirènes à cheveux longs, personnages tête-bêche, hommes à têtes de pourceau, pélican à oreilles de lapin et queue de reptile, bouc sonneur, truie qui vielle ou qui a mal aux dents, docteur examinant un urinal, Hercule nu s’attaquant au lion de Némée.
Intérieur de la cathédrale
Le portail des libraires donne dans le transept Nord près d’un escalier flamboyant menant à l’ancienne bibliothèque.
L’immense vaisseau est admirable de pureté et d’harmonie. Longueur 135 m ; hauteur de la tour lanterne 50 m. La pile Sud-Ouest fut très touchée le 10 juin 1944 et la tour manqua de s’effondrer,
Sous la tour Saint-Romain, salle des fonts romane.
Choeur. Supporté par quatorze piliers circulaires surmontés de chapiteaux décorés de feuillages ou de crochets. Mobilier en partie moderne et stalles du XV.
Lorsque vous prenez le déambulatoire par la droite, vous trouverez les tombeaux de Rollon, Richard Coeur de Lion. Sacristie, chapelle rayonnante fermée par une riche clôture en pierre.
Chapelle de la Vierge (XIVe), derrière l’autel. Au fond, tableau de Philippe de Champaigne « L’adoration des Bergers ». Vitraux du XIVe : les archevêques de Rouen.